Point culminant de la colline montoise, le site de l'ancien
château des comtes de Hainaut est l'endroit rêvé pour découvrir Mons : ses vieilles rues,
ses vieux édifices, ses nombreuses églises et chapelles, ses parcs publics ou privés :
plus loin, le Borinage et les traces de son glorieux passé, la ceinture de verdure qui
entoure la ville. Bref, un regard multiple sur une cité dont l'histoire commence au VIIe
siècle avec la création d'une communauté religieuse par sainte Waudru.
Les comtes et comtesses de Hainaut occupent le château, situé au sommet de la
colline, du XIe au XVe siècle. Il est dans la suite utilisé pour différentes affectations :
notamment comme prison et en dernier lieu comme asile d'aliénés. En 1866, la Ville de Mons
décide de démolir les vestiges du château (bâtiments fortement remaniés au fil du temps), à
l'exception des fortifications et des bâtiments d'entrée. En 1872, l'Administration communale
aménage le vaste square qui nous intéresse.
La mise en valeur de l'ensemble depuis 1984 permet de découvrir une partie de
l'histoire montoi'se. De nombreux vestiges des murs (XIIe et XIIIe siècles) du château sont
ainsi mis au jour. On découvre en s'y promenant, entre autres, un arc du XIIe siècle, les
vestiges du Donjon du XIIe siècle la Tour César, " porte de sortie " du château vers la rue
Marguerite Bervoets grâce à un discret passage, aujourd'hui public, serpentant à flanc de
colline. Il s'agit de l'ancienne poterne du château.
L'élément dominant du square reste, bien sûr, le beffroi baroque (1661-1679),
patrimoine majeur de Wallonie, en restauration depuis 1984. Celui-ci, haut de plus de
87 mètres, est le symbole de la ville. C'est d'ailleurs vers lui, dès que la cité montoise
se découpe sur l'horizon, que se porte le regard des Montois revenant de l'étranger.
Le beffroi est pourtant une construction récente. La conciergerie et la chapelle
Saint-Calixte, et sa crypte, restent les uniques témoins de l'ensemble castral qui dominait
la ville de Mons autrefois. Leur édification s'étale du XIe au XVe siècle. On peut de
la sorte affirmer que la crypte et une partie de la chapelle constituent le plus ancien
bâtiment de la ville de Mons.
Au milieu du square se trouvent ce que, communément, les Montois appellent
" les souterrains ". Il s'agit en fait de grandes caves voûtées des XII-XIIIe siècles.
A la fin des travaux d'aménagement du site, elles compléteront le circuit de découvertes
de l'ancien château des comtes de Hainaut.
Vestiges les plus anciens du château, la chapelle Saint-Calixte et la conciergerie
méritent que l'on s’y attarde un peu. En 1051, la comtesse Richilde fait édifier une
chapelle pour abriter des reliques du pape saint Calixte (mort martyr au début du IIIe siècle).
La partie la plus ancienne est la crypte du XIe siècle. La voûte en plein cintre y est
constituée de minces plaques de grès mises côte à côte. Cet appareillage prouve l'ancienneté
de la construction. A l'intérieur se trouvent des copies des gisants de Philippe VI de Valois
(1328-1350) et de Charles le Sage (1364-1380) dont les originaux de la fin du XIVe siècle,
oeuvres du sculpteur André Beauneveu de Valenciennes, sont conservés au Louvre et à l'abbaye
de Saint-Denis (Paris).
Depuis les " Journées du Patrimoine " de septembre 1995, la chapelle est accessible au public.
Elle est ainsi le premier maillon d'un ensemble consacré " Musée du château de Mons ".
La chapelle proprement dite, aux épais murs en grès de Bray, se compose de deux pièces.
La première - le choeur - est voûtée, l'autre est couverte en plafond. La voûte en pierre
blanche à croisée d'ogives était autrefois décorée de fresques. Deux fragments originaux de
celles-ci sont exposés en vitrines : une tête du Christ et une tête de dragon. Les fresques
actuelles sont récentes. Elles datent de 1951. Dubrunfault les a refaites grâce aux dessins
(1873) de L. Dosvelt. Ce dernier avait, en effet, retrouvé des fresques romano-byzantines
du XI-XIIe siècle sur l'un des murs du choeur (autour d'une fenêtre en plein cintre murée)
et sur l'arc doubleau qui divise en deux la chapelle. Le personnage nimbé, peint sur la
fresque sous laquelle se trouvait l'autel, est peut-être saint Calixte.
Les deux fenêtre du choeur, aux sièges en vis-àvis, prouvent de façon évidente que la
chapelle originelle a été remaniée plusieurs fois et notamment au XIVe siècle
(placement de l'actuelle voûte, fermeture d'une petite fenêtre en plein cintre).
Dans la seconde partie de la chapelle, située juste au-dessus du porche d'entrée et confondue
de l'extérieur avec la conciergerie (ancien corps de garde du château), quelques vitrines
renferment une partie des découvertes faite sur le site.
Citons entre autres quelques fragments - plus ou moins importants - de poteries,
quelques anciens carreaux de céramique, un morceau de cotte de maille, un casque en fer,
quelques éperons. Quelques noms et dates gravés se trouvent çà et là sur divers montants de
bois de même que sur le linteau en pierre de la porte d'entrée.
Un cadre intitulé « Sigillographie du Hainaut médiéval » renferme des copies des
anciens sceaux des comtes et comtesses de Hainaut de 1089 à 1434 : ceux de Baudouin II de
Jérusalem (1089), Baudouin IV l'Edificateur (avant 1164), Marguerite de Constantinople (1244),
Marguerite Bourgogne (1434). Les autres copies sont celles des sceaux des villes du Hainaut
du Xlle au XVIE siècle: Maubeuge 1322, Valenciennes 1374, Avesnes 1327, Binche 1427 et trois
sceaux de la ville de Mons 1128 - 1240 - 1572/1744.
Quelques panneaux expliquent encore la philosophie sous-jacente à la restauration du
site. Celle-ci vise la mise en valeur des vestiges des murs du château, Pour les
interventions modernes rendues indispensables à la présentation et à la sauvegarde du site,
le choix de matériaux contemporains (béton lavé) est prioritaire.
D'autres panneaux relatent les différentes phases de la restauration du beffroi.
Une cassette audiovisuelle (disponible uniquement en français), diffusée par les
Montois-Cayaux, en retrace la premiète partie : les travaux exécutés de 1984 à 1992.
Ouvrage de grande qualité, cette restauration semble trop longue aux yeux de nombreux Montois.
Nul doute qu'au début du XXIe siècle, les touristes en visite à Mons pourront, en plus de la
découverte des vestiges de l'ancien château, gravir les marches du beffroi et découvrir de
son sommet un panorama exceptionnel sur la ville et ses environs.
(Benoît Van Caenegem)
Ouverture du Square
Du ler mai au 15 septembre,
tous les jours de 10h00 à 20h00, sauf le lundi.
Du 16 septembre au 30 avril,
tous les jours de 10h00 à 18h00, sauf le lundi.
Ouverture de la chapelle Saint-Calixte
Du 1er mai au 31 octobre,
tous les jours de 12h00 à 18h00, sauf le lundi.
Du 1er novembre au 30 avril,
tous les jours de 12h00 à 18h00, sauf le lundi.
Sur demande à l'Office du Tourisme de la Ville de Mons.
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