V Le nom de "Verrewinkel"
V La confrérie de St-Éloi et le CPAS de Bruxelles
V Une autoroute à travers le bois de Buysdelle (le ring)
V Classements
V Natura 2000
V La commune d'Uccle et la gestion des bois
V Des sculptures dans le bois de Verrewinkel ?
V Les abattages
V Plantation de nouveaux hêtres dans le bois de Verrewinkel
V Un mur de gabions de près de 5 m de haut le long du bois de Verrewinkel !...
![]() La carte Ferraris 1771-1778 |
- Vrewinkella (1258)
Ce nom viendrait de verre, éloigné, loin du centre et de winkel, lieu, terrain. À moins qu'il ne provienne de celui de la famille van de Winckele qui détenait ce domaine jusqu'en 1502. |
"Verrewinkel" désigne le hameau ancien (la portion de l'avenue Dolez entre l'avenue des Hospices et la rue de Percke) et s’étend jusqu’au nouveau cimetière d'Uccle avenue de la Chênaie. Il existe le hameau de Verrewinkel, le bois de Verrewinkel, l'école communale de Verrewinkel, l'ancien football club de Verrewinkel (Pom Pom Poney), le cimetière de Verrewinkel, la rue de Verrewinkel (qui longe ce cimetière par le nord) et le ruisseau du Verrewinkelbeek à la limite communale avec Linkebeek (nom qu'il prendra un peu plus loin).
En 1502 la confrérie de Saint-Eloy rachète le domaine à la famille van de Winckele. Cette confrérie est une société de secours mutuels créée par diverses corporations bruxelloises de métiers, dont les forgerons, les orfèvres, les selliers, les peintres, les couteliers et les boulangers. Chaque membre paye une cotisation hebdomadaire et reçoit des secours en cas de maladie ou d’accident.
![]() La carte Vandermaelen 1846-1854 |
La confrérie posséde une chapelle à Bruxelles et une ferme à Uccle (ferme qui porte toujours son nom). Elle a aussi des terres et des bois dont celui de Verrewinkel qui est adossé à la forêt domaniale de Soignes, formant un même massif forestier. Lors de la Révolution française, les corporations bruxelloises sont supprimées ainsi que les organismes qui en dépendent, telle la confrérie Saint-Eloy dont les biens sont aquis par les « Hospices de Bruxelles », aujourd’hui CPAS de Bruxelles. |
D'après un texte de Jean-Marie Pierrard, du cercle d'Histoire, d'Archéologie et de
Folklore d'Uccle et environs.
La ferme St-Éloi vue des champs de Kleindal ; à droite, le bois de Buysdelle.
Fin des années 1960, le projet du ring au sud de Bruxelles pour relier Boitsfort à Forest menaçait une bonne partie d'Uccle. Selon le projet de 1969, il serait passé par le boulevard du Souverain et la chaussée de la Hulpe, puis aurait suivit la ligne ferroviaire 26 (Vilvorde - Hal) jusqu'au cimetière de Verrewinkel, traversé l'actuelle réserve naturelle du Kinsendael vers la plaine du Bourdon (qui fut rasée à cette occasion), frôlé le moulin du Nekkersgat et atteint l'actuel rond-point des Dix Monolithes à la rue de Stalle... Au niveau du Kauwberg, un échangeur aurait permis de prendre la future autoroute Uccle - Waterloo débutant à l'avenue Wolvendael.
![]() |
Cette autoroute devait traverser le Kauwberg, suivre l'avenue Dolez jusqu'au Balai, traverser le bois de Buysdelle
par son vallon principal, atteindre la gare de Holleken à travers les champs de Kleindal, se faufiler à travers les
communes de Rhode et de Waterloo pour se raccorder au ring Est peu avant Waterloo... Le projet du ring Sud fut définitivement abandonné en 1979. |
> Voir www.gis.irisnet.be/bruciel/ (allez dans les "Couches cartographiques", développez la couche "Mobilité" et cochez "Projets routiers des années 70")
> Voir www.acqu.be/RING-SUD
> Voir la "Lettre aux Habitants n° 77" (consultable sur le site de l'ACQU). À noter qu'en page 32, ce document parle du passage de l'autoroute Uccle - Waterloo par le bois de Verrewinkel plutôt que par celui de Buysdelle.
La fin du XXe s. marque le début de la prise de conscience écologique. On oublie les autoroutes des années '60 et on pense à étudier la valeur biologique des bois.
Le moulin Rose et son étang, la ferme St-Éloi et sa mare, nos deux bois et leurs lisières forment une région réputée pour sa diversité écologique. L'idée de protéger ces lieux date des années '70. Mais il faudra attendre les années '90 pour le classement des bois.
Lieux | Superficie (*) | Statut du classement et date | Web |
---|---|---|---|
Ferme St-Éloi et ses abords | Classé le 14/10/1971 | (1) | |
Bois de Verrewinkel | 12.58 hectares | Classé le 19/07/1990 | (2) |
Bois de Buysdelle | 5.03 hectares | Inscrit sur la liste de sauvegarde le 12/02/1998 | (3) |
(*) > d'après le cadastre consultable sur
www.brugis.irisnet.be/MyBruGIS/brugis/
(1) > http://doc.patrimoine.brussels/REGISTRE/AG/004_038.pdf
(2) > arbres-inventaire.irisnet.be/sites.php?id=26 et
http://doc.patrimoine.brussels/REGISTRE/AG/007_054.pdf
(3) > arbres-inventaire.irisnet.be/sites.php?id=28 et
http://doc.patrimoine.brussels/REGISTRE/AG/023_042.pdf
En 1993, l'IBGE demande une étude phytosociologique du bois de Verrewinkel au laboratoire botanique de l'ULB du professeur Martin Tanghe, étude suite à laquelle le bois est repris sur la liste des zones de haute valeur biologique.
En effet, en 2000, le bois de Verrewinkel figure comme « domaine de très haute valeur biologique » sur la carte de l’évaluation biologique. Et en 2001, c’est une « zone noyau » sur la carte du « Réseau Écologique », reprise par le P.R.D. en 2002 (annexe au Moniteur Belge du 15 octobre 2002). Le bois de Verrewinkel occupe une place importante dans le cadre du « maillage vert » et dans celui du projet de « promenade verte » de l’IBGE.
Le bois de Verrewinkel est répertorié comme « zone forestière » sur le plan régional d’affectation du sol (2002). Le code forestier y est d'application.
Le réseau Natura 2000 définit les sites naturels ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore.
L'objectif est de maintenir la diversité biologique des milieux, tout en tenant compte des exigences économiques,
sociales, culturelles et régionales.
La cartographie de ce réseau européen est consultable en ligne : http://natura2000.eea.europa.eu/#.
Proposé en 1996 et confirmé en 2004, le site Natura 2000 - BE1000002 "Zones boisées et ouvertes au Sud de la Région bruxelloise - complexe Verrewinkel – Kinsendael" comprend notamment les bois de Buysdelle et de Verrewinkel.
Voir http://natura2000.eea.europa.eu/Natura2000/SDF.aspx?site=BE1000002.
Il s'agit d'une "Zone spéciale de conservation" (ZSC) de 134 ha. L'objectif est de conserver les sites écologiques présentant des habitats naturels rares ou importants et présentant des espèces de faune et de flore d'intérêt. Elle relie deux vallées (le Molenbeek-Geleytsbeek au nord et le Linkebeek-Verrewinkelbeek au sud) et présente des parties humides et des parties sèches. Onze espèces de chauves-souris y ont déjà été observées.
![]() D'après http://www.environnement.brussels/sites/default/files/ user_files/agrb_20150924_rbc_designation_zsc_ii.pdf |
Le complexe Verrewinkel – Kinsendael est subdivisé en 15 stations Natura 2000 : II.1 Bois de Verrewinkel (13,3 ha) II.2 Kinsendael (7,6 ha) II.3 Kriekenput (4,8 ha) II.4 Domaine Herdies (1,0 ha) II.5 Bois de Buysdelle (7,2 ha) II.6 Vallée du Buysdelle (4,1 ha) II.7 Dom. de Latour de Freins (8,4 ha) II.8 Marais du Moensberg (0,5 ha) II.9 Kauwberg (46,9 ha) II.10 Parc Fond’Roy (8,8 ha) II.11 Engeland (15,3 ha) II.12 Domaine de la CIBE (4,8 ha) II.13 Chapelle Hauwaert (3,5 ha) II.14 Parc de la Sauvagère (5,4 ha) II.15 Domaine Papenkasteel (2,4 ha) |
En 2003, la commune d'Uccle rachète au CPAS de Bruxelles le bois de Verrewinkel. Celui de Buysdelle reste aux mains du CPAS excepté une petite partie qui est privée.
Auparavant, leur gestion était soumise à la vigilance du service régional des Eaux et Forêts. En 2005, la commune confie leur gestion à Bruxelles-Environnement (IBGE), suivant un contrat de gestion (que l'on devrait pouvoir consulter à la commune, service Propriété Communales).
En 2001, le sculpteur O. Strebelle formulait le vœu « Et qu'à côté de ma maison, on transforme le bois de Verrewinkel
en parc de sculptures. La partie proche de ma maison accueillerait mes œuvres, l'autre partie serait consacrée à des
expositions annuelles d'autres sculpteurs » [revue Bravo Uccle de mai 2001]. Un projet soutenu par l'échevinat de la
culture qui annonçait en 2002 un « Musée de la Sculpture à ciel ouvert [... qui] pourrait abriter un musée communal de
la sculpture en plein air à l'instar des jardins du musée Van Buuren ». Après l'achat du bois par la commune d'Uccle en
2003, l'échevin M. Cools annonçait que « Tout en respectant la végétation et la faune, une partie du Bois pourrait être
agrémenté par le placement d'œuvres d'art créant ainsi un concept art et nature. » En 2004, le conseil communal décide
que « tout aménagement envisagé dans le bois, devra se conformer au plan de gestion et à la législation en vigueur :
ceci concerne notamment l'ouverture au public et la réalisation d'infrastructures comme un "parcours-santé" (comprenant
l'installation de mobilier sportif, bancs, poubelles, etc.), ainsi que l'usage d'une partie du bois comme lieu
d'exposition en plein air de statues, points qui ont motivé la délibération du Conseil du 23 octobre 2003 ».
Déjà avant la création de notre association, les Amis des Bois de Buysdelle et de Verrewinkel se sont opposés à ces projets. Nous avons fait des démarches répétées et obtenu des centaines de signatures. L'IBGE a pris l'option de ne rien installer dans le bois (pas de banc, pas de poubelle, ...). Tant le projet "Art et Nature" que le "Parcourt santé" ne sont plus d'actualité.
En 1999, la commune d'Uccle lançait un avis d'enquête publique concernant une demande de permis d'abattage d'arbres portant sur 101 arbres au total, dans les bois de Verrewinkel, Buysdelle, Latour de Freins et Percke. Pour le bois de Verrewinkel, le projet d'abattage portait sur 76 arbres, dont 66 hêtres de plus de 100 ans. Le comité de quartier Fond'Roy (à cette époque, l'Association des Amis des Bois de Buysdelle et de Verrewinkel n'existaient pas encore), avait alors constitué un groupe de travail placé sous la présidence d'A. De Schutter, et qui a mené toute une campagne pour la préservation de ces sites. Grâce à plusieurs listes de pétition (des centaines de signatures), à de nombreuses démarches et à des interventions à la commission de concertation de la commune le 29/9/1999, le péril avait pu être provisoirement écarté.
En 2000, une demande pratiquement identique était formulée à nouveau. Le comité de quartier avait alors averti par circulaire tous les citoyens de la commune en demandant l'opposition au projet d'abattage "massif", et l'élaboration d'un plan de gestion et justification précise des actions prévues. « De nouveau nous avons été suivis, et de manière massive, par l'opinion publique à Uccle et par les autorités communales, que nous tenons à remercier pour leur compréhension » [A. De Schutter].
![]() Ce colosse n'est plus... |
En ce temps là, les riverains (et les futurs Amis des Bois de Buysdelle et de Verrewinkel) étaient écoutés. Mais depuis que l'IBGE s'occupe de la gestion des bois (2005), et bien qu'il nous soit expliqué régulièrement le bien fondé des abattages, nous n'avons plus la moindre influence sur ceux-ci !...
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En 2012, 40 grands hêtres ont été abattus dans le bois de Verrewinkel !... Nous aurions voulu en sauver une petite dizaine, mais malgré tous nos efforts, ni la commune d'Uccle (propriétaire du bois), ni l'IBGE ne nous ont écoutés. En 2011 nous avions adressé la lettre suivante au Collège des Bourgmestre et Échevins d'Uccle.
« Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Échevins,
OBJET : abattage de grands hêtres dans le Bois de Verrewinkel
Nous avons appris que 27 hêtres allaient être abattus dans le bois de Verrewinkel. Mais d'après une nouvelle liste
qui nous a été transmise à la mi-juillet, il s'agirait maintenant de 40 grands hêtres, au lieu des 27 prévus
initialement. Soit une augmentation de 50% !
Cet abattage massif ne justifierait-il pas, de votre part, le réexamen d'un projet devenu si important ?
Est-il vraiment acceptable qu'il n'y ait pas d'enquête publique à ce sujet ? Celle-ci permettrait pourtant la
confrontation des points de vue et l'information convenable de la population uccloise.
Les Amis du Bois de Verrewinkel ne veulent pas être des conservateurs à outrance. Nous comprenons que la gestion du
bois implique des abattages nécessaires pour la sécurité et la régénération des arbres. Mais après un examen attentif
des arbres et des lieux, nous estimons qu'une dizaine de grands hêtres martelés pourraient être retirés de la liste pour
sauvegarder le plus possible l'aspect majestueux du bois, sans pour autant sacrifier la sécurité. Si tous les arbres
martelés devaient être abattus, des pans entiers du bois seraient défigurés ! Notamment au nord-ouest et au sud-est,
autour de l'avenue des Muses, où presque tous les grands hêtres sont martelés. L'abattage de tous ces arbres
occasionnerait un traumatisme important pour la flore et surtout pour la faune du bois (chauves-souris), alors que le
bois est protégé par Natura 2000...
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Échevins, l'assurance de notre haute
considération.
Les Amis du Bois de Verrewinkel »
Lettre restée sans réponse...
![]() Avant (novembre 2011) |
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Et à Buysdelle ?
Abattage en 2013 à l'avenue Buysdelle
En 2013, 342 arbres sont abattus dans le bois de Buysdelle (342 ! pour un aussi petit bois)... Prévenus un an auparavant, "les Amis DU bois de Verrewinkel" ont décidé d'étendre leur domaine d'action au bois de Buysdelle pour former "les Amis DES bois de Buysdelle ET de Verrewinkel"... D'autant que cet abattage conséquant (photo ci-dessus) fait suite à celui déjà imposant de 2007 (photo ci-dessous) !... Mais que peut une petite poignée de riverains face au tout puissant IBGE ?...
Abattage en 2007 à l'avenue Buysdelle
> Voir Et aujourd'hui ? pour un aperçu des bois après ces abattages...
Quand même une bonne nouvelle ! Début 2014, de jeunes hêtres ont été plantés sur le coteau en contrebas des maisons de l'avenue des Muses. Ils mesurent entre 50 cm et un mètre de haut… Dans 200 ans, on aura à nouveau une belle hêtraie. Allez, courage, plus que 199 ans et demi !...
Lors de l'hiver 2013-2014, et sans qu'il n'y ait eu d'enquête publique, un important travail de terrassement a été effectué au fond d'un jardin avenue des Muses, juste en bordure du bois de Verrewinkel, bois pourtant classé et donc règlementé dans le bois ET dans la zone extérieure limitrophe. Ce mur de près de 5 mètres de haut englobait le tronc de plusieurs hêtres.
Au lieu d'ordonner la destruction immédiate de ce mur et la remise en état du sol, la commune d'Uccle a introduit une demande de régularisation... Demande heureusement rejetée lors de la commission de concertation du 19 juin 2014. La commission de concertation du 14 octobre 2015 a rendu un avis favorable pour un nouveau "plan paysager" (1) dont les travaux devaient être terminés "avant mars 2015" (sic) [on supposera qu'il s'agit de mars 2016 ?].
C'est finalement en été 2016 que ces gabions ont été retirés.
(1) > www.uccle.be/administration/urbanisme/CdC/2015/2e-semestre/octobre-1/avis-cc-14-10-2015-1 (page 40 et suivantes)
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