DROITS DEVANT, une association née dans l’action !
DROITS DEVANT est un groupe
pluraliste, indépendant de toute institution, qui a pris naissance dans
l’action.
En effet, notre association a été créée par quelques militants, déjà
présents et actifs dans la lutte contre l’exclusion sociale qui ont
ressenti la nécessité d’unifier les initiatives prises çà et là par
différentes organisations, qu’elles soient syndicales ou autonomes au
mouvement syndical.
En mai-juin97, une grande manifestation , ponctuant une marche
européenne de chômeurs et de précaires avait lieu à Amsterdam.
Une manifestation est toujours propice à des rencontres et à des
échanges. C’est une occasion pour contester, pour revendiquer, pour
imposer un rapport de force, mais c’est aussi un moment pour se parler
et confronter les expériences.
Dans les cars, on
plaisante, on rit, on chante et on discute.
L'idée de créer DROITS DEVANT a émergé, durant le trajet qui nous
conduisait et nous ramenait d’Amsterdam, dans la tête de quelques
chômeurs et minimexés (ancienne appellation pour les personnes aidées
par les CPAS), militants syndicaux et travailleurs sociaux qui ne
voulaient plus agir de façon dispersée.
La première réunion eut lieu en juillet 1997.
DROITS DEVANT n’est
pas un collectif de chômeurs et de précaires mais bien un collectif
contre l’exclusion sociale qui essaye continuellement de réaliser
l’unité ente les différentes composantes de la population et entre les
associations, partis politiques et syndicats : nous pensons que le
mouvement social qui porte les revendications des chômeurs et précaires
est encore trop divisé que pour avoir un poids suffisant par rapport aux
pouvoirs économique et politique. Notre priorité est donc de constamment
faire appel à TOUS dans toutes les activités que nous entreprenons. Ceci
étant dit et bien que les membres de notre association soient issus de
différents milieux, nous attachons beaucoup d’importance au fait que
notre action doit être basée avant tout sur la prise de parole de ceux
qui vivent quotidiennement la précarité. C’est à partir de leur vécu, de
leurs aspirations, de leurs témoignages que les revendications du
mouvement social contre l’exclusion doivent être élaborées. Dans les
actions que nous organisons, nous tenons à ce que les personnes
concernées puissent exprimer ce qu’elles ont sur le cœur, leurs
difficultés, et aussi, leurs souhaits d’amélioration de leur vie
quotidienne. S'il y a nécessité d’unité, il y a aussi nécessité de
mener l’action avec les personnes concernées et de ne pas reproduire à
l’intérieur des associations, les phénomènes d’exclusion du droit à la
parole et à l’expression que nous connaissons dans la société.
Dans la lutte pour la régularisation des sans-papiers que nous menons
depuis 2005, avec le Théâtre du Copion, nous avons mis sur pied un
atelier d'écriture. Dans les différentes actions ou manifestations, cet
atelier a permis à des sans-papiers de s'exprimer directement et de
prendre la parole. L'atelier d'écriture est devenu un outil important de
leur lutte permettant une participation réellement active au mouvement.
Depuis juillet 97,
Droits Devant a été présent sur le terrain de la réflexion et de
l'action. Réfléchir, prendre du recul par rapport à ce qu'on fait, se
confronter à d'autres façons de pratiquer, c'est important. Nous tenons
donc aussi à être un lieu où l'on peut débattre. Droits Devant a
organisé des manifestations et des débats sur différents thèmes : la
suppression du statut cohabitant, la loi sur le droit à l'intégration
sociale, les plans d'activation des chômeurs et l'emploi, la
régularisation des sans-papiers, l'Union Européenne...
Si nous voulons
véritablement changer la société, nous pensons qu'il faut se mobiliser
contre le système capitaliste. En priorité, c'est une répartition
équitable des richesses que nous souhaitons. En instaurant un impôt sur
les grosses fortunes, en combattant efficacement la fraude fiscale (30
milliards d'EUROS/an), en nationalisant le secteur bancaire, on pourrait
agir pour les besoins de l'ensemble de la collectivité et :
- Créer
des logements en suffisance pour celles et ceux qui en ont besoin.
- Créer des emplois stables et de qualité en suffisance.
-
Augmenter le pouvoir d'achat de tout un chacun pour que tout le monde
puisse
vivre dignement.
- Mener
une politique d'immigration qui permette à chaque personne vivant sur
notre territoire d'avoir accès aux droits
fondamentaux.
Autour de ces revendications, il faut essayer de créer l'unité de toutes
celles et ceux qui sont en souffrance : sans emploi, sans revenu, sans
logement, sans-papiers, et si on essayait un monde sans capitalisme !
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